Le Gay tapant est déconseillé à tous ceux que l’idée même d’un thermomètre dans le derrière effraye, rend hystériques, voire même violents et agressifs. Aimer les plaisirs de l’anus, ce n’est pas forcément être une « tarlouze » ou ou bien même un « enculé ». Car en effet, le trou du cul, c’est la quatrième dimension de la volupté. Cet été, le Gay tapant vous propose un voyage en sodomie.
Pétales de rose préliminaires : un goût certains pour les déviances flamboyantes est ici plutôt recommandé ou, tout du moins, une relative ouverture d’esprit (et du reste) pour chercher à comprendre, ce qui, dans les marges radieuses, fait vivre et désirer par derrière. Il s’agira de se défaire de notre système de pensée coïtal hétérocentré et phallocentré. Il faudra « se reconnaître comme trou du cul et comme travailleur du cul[1] » Il sera ici question de spéléo rectale : pétale de rose[2], doigtage, massage de la prostate, godemichés et autres gadgets sexuels des plus sophistiqués, mais aussi sodomie profonde et même fist-fucking[3]. Sans oublier bien sur, la prévention des MST. Les jeux avec l’anus font en effet partie des plaisirs les plus contaminant.
« Ça ne rentre pas toujours comme dans du beurre ». Pour le livre « Se faire mettre ou pas[4] », « la pénétration, même dans les meilleures conditions, est une forme de violence. C’est une intrusion d’un corps dans un autre. Elle provoque des sensations fortes, fait perdre la raison, induit des comportements sauvages, désordonnés, incongrus, inhabituels ». Il est vrai qu’un élément extérieur pénètre sa propre chair n’est pas banal. Pour le mâle, cette expérience se borne, en principe, aux doigts dans le nez ou au bon vieux thermomètre des familles. Il y a donc une réticence très forte chez l’homme à cette idée de pénétration, une peur viscérale et irrationnelle, une appréhension liée à l’inconnu et à l’interdit.
Un blog pour toutes et tous : femmes, hommes, hétéro, gays, lesbiennes, bi, trisexuel ou même cybercochonne de l’espace. L’avantage du trou du cul, c’est qu’il est un organe génital universel, voire le seul : l’anus est le Dieu transgenre du pansexualisme. La sodomie participe du divin plaisir. Et même les hommes hétéros trouveront ici leur compte quand à la manière de persuader leur(s) copine(s) de se faire mettre ou bien, découvrir eux-même ces trésors cachés. La vision du Gay tapant se veut également pansexuelle. Elle se situe en dehors des oppositions classiques homme-femme, masculin-féminin, actif-passif, hétéro-homo.
Alors, que les inhibitions se lèvent et que le spectacle anal commence : place au derrière et ses mille et une merveilles, cachées, défendues, interdites. Nous tâcherons ici de redonner toutes ses lettres de noblesse au divin anus solaire, exhibant dans ces posts, non sans vergogne, une sexualité libérée de son carcan moralisateur et inhibant. Ce petit guide estival est un hymne à la sexualité libre et libéré de la honte. Une sexualité de la vie et de la jouissance hédoniste. Comme le dit le livret « Se faire mettre ou pas », « contre les préjugés tenaces, les archaïsmes réducteurs, les carcans d’une éducation bornée, les tenants d’un ordre machiste, les préceptes normatifs, les zélotes de l’hétérosexisme et les gardiens de l’intégrisme sexuel , contre les tabous puritains et les pharisiens pudibonds, les coincés du rectum et les censeurs du plaisir, les moralisateurs frustrés et les vicieux cachottiers, les bigots du derrière et les vestales du trou de balle, nous proclamons le droit à chacun, beau ou jeune, laid ou vieux, de connaître les joies du massage rectal, et nous rendons hommage à toutes celles et ceux qui ont défendu la liberté d’user à loisir de leur riche anatomie, qui ont osé l’extase et sont morts au champ d’honneur d’un bonheur proscrit. Revendiquons la plénitude des territoires conquis et des zones érogènes libérées, et laissons l’envahisseur remplir son devoir qui sait si bien s’y prendre. » Bon voyage.
[1] Pour reprendre l’expression de Paul B. Préciado publié sous le nom de Beatriz Preciado, Manifeste contra sexuel, Balland, Paris, 2000.